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France compétences, chargée d’organiser le conseil en évolution professionnelle (CEP) pour les actifs occupés, a mené une étude centrée sur l’expérience des bénéficiaires. Ceux-ci ont été questionnés sur les apports et les éventuelles sources d’insatisfaction qu’ils retirent de ce service. France compétences publie les résultats de cette étude dans le 8e numéro de la note d’étude « Analyser pour Réguler ».

 

Trois grands domaines d’utilité du CEP en ressortent : restaurer la confiance dans son pouvoir d’agir, délimiter un objectif et opérationnaliser un parcours pour l’atteindre.

 

RESTAURER LA CONFIANCE DANS SON POUVOIR D’AGIR

 

Le CEP a permis à certains de sortir de l’isolement, rompre avec une dynamique d’autodépréciation et restaurer une confiance en eux et leurs compétences. Cela contribue à expliquer que des enquêtés jugent ce service « utile » y compris lorsque leur situation objective face à l’emploi n’a pas changé. Le CEP a parfois joué également un rôle de légitimation en aidant des bénéficiaires à se sentir autorisés à aspirer à autre chose ou à initier des démarches qui leur semblaient hors de portée.

 

DÉLIMITER UNE SITUATION-CIBLE

 

Le CEP a permis à plusieurs enquêtés de définir un objectif en les aidant à élargir leur champ des possibles, à affiner ou encore revisiter leur projet initial. Si les ressources mobilisées sont variées, les personnes interrogées insistent sur l’intérêt des formules ancrées dans l’activité de travail (enquête métier, stage, immersion dans l’entreprise). De plus, la quasi-totalité des enquêtés précise spontanément avoir apprécié la posture – suggestive et non pas prescriptive – de leur conseiller, en phase avec la philosophie fondatrice du service.

 

OPÉRATIONNALISER UN CHEMIN ET FRANCHIR DES ÉTAPES

 

L’utilité du CEP réside également dans l’appui qu’il apporte pour choisir et emprunter un chemin susceptible de permettre l’atteinte de la situation visée. Certaines thématiques reviennent de manière récurrente dans les récits – sélectionner une formation (ou une certification), obtenir un financement, sécuriser le départ de l’entreprise. Mais au-delà, les enquêtés valorisent trois dimensions en particulier : l’entrée généraliste du CEP associée à sa fonction d’aiguillage ; la capacité du conseiller à personnaliser les informations/conseils délivrés et les traduire dans un langage appropriable ; les soutiens de nature pratique apportés par le CEP, par exemple pour élaborer un argumentaire en vue de réussir un entretien ou monter un dossier Projet de Transition Professionnelle ou Démissionnaire.

 

LE RETOUR D’EXPÉRIENCE DES INSATISFAITS

 

Le retour d’expérience des insatisfaits, par ailleurs très minoritaires, fait émerger diverses causes de mécontentement : des conseils lacunaires voire erronés ; l’abondance ou le caractère inintelligible des informations transmises ; un déficit d’écoute, laquelle est considérée comme dénuée de jugement ; l’absence d’explicitation de stratégies de financement alternatives en cas de réponse négative à une demande de financement.

 

Tout en soulignant les enjeux de professionnalisation et la nécessité de continuer à améliorer la qualité de mise en œuvre de ce service d’un genre nouveau dans le paysage des politiques publiques, cette étude montre que les apports du CEP ne peuvent être réduits à l’accès à une reconversion ou une formation. Ces apports sont beaucoup plus variés, parfois discrets, et participent à équiper les individus dans leur vie professionnelle.

 

Retrouvez la note d’étude en cliquant ici