France compétences a organisé le 14 octobre, sa journée annuelle OPMQObservatoire prospectif des métiers et des qualifications, qui a rassemblé près de 150 représentants des écosystèmes de la formation et de l’emploi. Au cœur des travaux : la structuration de démarches de prospective emploi-compétences à l’échelle territoriale, l’analyse des impacts du numérique – en particulier de l’intelligence artificielle – pour les OpcoOpérateur de compétences et les branches, ainsi que les pistes d’évolution des OPMQ. L’objectif de cette rencontre était d’apporter des repères opérationnels de renforcer la compréhension mutuelle des acteurs et de consolider les coopérations nécessaires afin d’accompagner, de manière concertée, l’adaptation des dispositifs aux transformations économiques et technologiques en cours.
« Les travaux des OPMQ sont essentiels pour orienter les politiques publiques », souligne Rachel Becuwe, ajointe à la DGEFPDélégation générale à l’Emploi et à la Formation professionnelle, qui évoque l’appui de l’État via les EdecEngagement de développement de l’emploi et des compétences. « Ils sont mobilisés par de très nombreux acteurs », rappelle Stéphane Lardy, Directeur général, 2025 est marquée par une concertation plus étroite avec les Observatoires sur les études initiées dans le cadre de notre Commission évaluation ».
DU NATIONAL AU RÉGIONAL… ET RÉCIPROQUEMENT
Première thématique : la prospective régionale emplois-compétences, appréhendée au travers de trois démarches atypiques. Ainsi, l’observatoire breton de la métallurgie a conduit une étude avec l’ApecAssociation pour l’emploi des cadres sur les ingénieurs et cadres, partagée avec les acteurs territoriaux, et qui pourrait déboucher à terme sur une étude nationale.
Le CariforefCentres animation ressources d’information sur la formation-Observatoire régional emploi formation de Normandie a, de son côté, créé un outil de prospective régionale, en rapprochant les offres d’emploi, les candidatures et l’offre de formation : un outil testé dans la production agricole et la construction. La chimie, elle, a décliné en région une étude nationale sur les besoins en recrutement et en formation à la maille de la zone d’emploi, mise en relation avec la cartographie de l’offre de formation ; une étude débattue avec ses partenaires locaux et qui a d’ores et déjà débouché sur des actions.
ÉTUDES DE BRANCHE ET/OU INTERBRANCHE SUR L’IA
Deuxième thématique : l’impact des mutations numériques sur les métiers et les compétences. Une étude menée dans la branche des commerces de gros permet d’appréhender les effets de la robotisation et de revisiter les fiches métiers. L’opérateur de compétences Akto, qui a piloté l’étude, va prolonger ces travaux en y intégrant les enjeux liés à l’IA générative, à travers une grande étude interbranche programmée pour 2026.
La branche des opérateurs de voyage et des guides accompagnateurs, pour sa part, a commencé à s’intéresser à l’IA au sortir du Covid, définissant des cas d’usages et des typologies d’entreprises, produisant notamment un guide pratique. Ces travaux sont aujourd’hui prolongés par une enquête plus large sur l’IA, en approfondissant les usages et les enjeux (elle sera publiée prochainement). De son côté, Opco Mobilités souhaite initier une étude interbranche sur l’IA fin 2025.
UN FORMAT INNOVANT POUR ENGAGER DES ÉCHANGES SUR LA MUE PROGRESSIVE DES OPMQ ET LA MONTÉE EN CHARGE DE L’OBSERVATION DANS LES OPCO
Dans le cadre du nouveau format participatif proposé l’après-midi, France compétences a d’abord présenté le paysage actuel des observatoires, cinq ans après l’étude du Céreq… mettant au jour des évolutions sensibles, appuyées par de nombreuses données quantitatives et qualitatives.
Un panorama suivi d’échanges en table ronde par groupe de 6 à 8 participants, issus des OPMQ, des OPCO, des organisations professionnelles et syndicales et des acteurs de l’écosystème de l’observation. Ce format a été reproduit sur le thème de l’articulation branche/OPCO, éclairé par des témoignages de l’Afdas, de la branche du sport et du secteur interbranche de l’audiovisuel, favorisant des retours d’expérience en petit comité, avec plusieurs restitutions en plénière.
Des nouvelles modalités appréciées par les participants, et complétées par l’analyse conclusive de Christophe Guitton, chercheur au CéreqCentre d’études et de recherches sur les qualifications / LestLaboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail. Il propose trois pistes de réflexion : penser conjointement les effets de l’automatisation, de l’IAIntelligence artificielle et de l’IA générative sur l’emploi, mais aussi le travail ; revenir aux fondamentaux de la prospective métiers-qualifications ; différencier les échelles et registres d’observation selon la nature des impacts (travail, organisation et management, relations sociales, emploi, qualifications et formation).
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