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Le 12 septembre, France compétences a lancé un appel à contributions en direction de l’ensemble des acteurs des compétences afin d’établir une liste de métiers émergents ou en particulière évolution.

 

Les certifications professionnelles correspondant aux métiers identifiés bénéficieront d’une procédure simplifiée d’enregistrement au RNCP.

 

Les contributions sont attendues jusqu’au 8 novembre 2019 et la liste sera publiée d’ici à la fin de l’année 2019.

Finalité et cadre légal

Le législateur a réaffirmé la finalité des certifications professionnelles : attester les compétences en adéquation avec les besoins du marché du travail. Cette adéquation s’apprécie notamment en analysant le devenir professionnel des titulaires de la certification. La loi pose cependant un aménagement à ce principe via une procédure simplifiée et dérogatoire qui dispense de cette justification.

 

Cette procédure dérogatoire est mise en œuvre sur le fondement d’une liste des métiers en particulière évolution ou émergents, établie par la Commission de la certification professionnelle de France compétences, sur proposition de son Comité scientifique. Elle vise à ce que les certifications professionnelles puissent répondre aux évolutions les plus rapides et les plus significatives du marché de l’emploi.

 

Les certifications visant à l’acquisition des compétences nécessaires à l’exercice des métiers identifiés dans cette liste seront donc dispensées de cette justification du suivi des titulaires à l’occasion d’un premier enregistrement au RNCP.

Les certificateurs seront dispensés de l’analyse d’au moins deux promotions de titulaires du projet de certification professionnelle. En outre, l’enregistrement des certifications figurant sur cette liste est d’une durée maximale de trois ans au lieu de cinq ans pour les autres.

Directeur de la certification professionnelle de France compétences

L’appel à contributions s’adresse aux acteurs et témoins de la transformation des métiers (branches professionnelles, entreprises, organismes de formation, observatoires, cabinets d’études, etc.). Il est ouvert jusqu’au 8 novembre 2019.

 

Le Comité scientifique a défini un cadre d’analyse qui vise à objectiver les informations fournies. Ce cadre permet également de mieux mesurer les impacts et l’ampleur des évolutions des métiers.

 

Après son analyse, une liste des métiers sera proposée à la Commission de la certification professionnelle, d’ici la fin de l’année.

 

En 2020, sur la base de cette liste, les certificateurs pourront déposer leurs demandes d’enregistrement et bénéficier ainsi de la procédure simplifiée.

Télécharger les documents pour déposer un dossier

« Métiers émergents : de quoi parle-t-on ? »

« Nous avons fait un choix méthodologique fort : nous sommes sur une liste de critères qui permettront de déterminer les métiers qui pourraient être particulièrement nouveaux ou émergents. Ce sont ces critères qui structurent l’appel à contributions lancé le 12 septembre 2019, auprès des acteurs de compétences comme les branches professionnelles, les entreprises, les organismes de formation, les OPMQ, les cabinets d’études, les campus des métiers et des qualifications, etc.

 

L’objectif est qu’ils constituent un dossier qui apporte la preuve du caractère nouveau ou en forte évolution d’un métier. Au-delà de l’identification des leviers qui permettent de considérer qu’il y a une évolution, technologique ou autre, le problème sera de départager après ces marqueurs ce qui est une simple évolution et une transformation plus radicale. C’est sur ce point que le Comité scientifique sera le plus vigilant. Tous les métiers sont impactés par le numérique… Mais jusqu’où cela transforme-t-il le travail ? C’est ce que nous allons étudier avec attention. Si le Comité scientifique estime qu’ils suffisent à démontrer une transformation d’ampleur des métiers, à ce moment-là on pourra les inscrire sur la liste.

Tous les métiers sont impactés par le numérique… Mais jusqu’où cela transforme-t-il le travail ?

Présidente de la Commission de la certification professionnelle de France compétences

La reconfiguration de deux métiers en un métier unique est un élément de preuve de son émergence sur le marché du travail. Le cas du développeur web est l’exemple classique. Aujourd’hui, on parle plutôt du métier d’UX-Designer. Certaines compétences sont communes. Toutefois, le développeur web n’est pas orienté vers la relation client comme l’est l’UX-Designer. La transformation de ce métier est-elle donc aussi profonde qu’elle en a l’air, au-delà du changement d’appellation ? Dans d’autres métiers comme celui de Data scientist, il peut y avoir des reconfigurations très fortes : le professionnel est à la fois un gestionnaire de données et un statisticien. La reconfiguration de ces deux métiers en un métier unique est un élément de preuve de son émergence sur le marché du travail.

Enfin, les transformations ne doivent pas seulement être liées aux évolutions numériques, écologiques ou à l’IA. Elles peuvent être liées à la réglementation, à un besoin nouveau de la société, à la transformation de l’organisation du travail dans les entreprises, etc. Est-ce qu’il s’agit d’un changement de métier ou de niveau pour des certifications existantes ? »
 

Extrait de l’interview effectuée par News tank RH