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3 questions à Pierre Deheunynck, nouveau Président du Conseil d’administration de France compétences

Gouvernance

Ancien DGA en charge des ressources humaines du groupe Engie, Pierre Deheunynck succède à Jérôme Tixier à la présidence du Conseil d’administration de France compétences.

« La compétitivité des entreprises, des territoires et de notre pays est directement liée aux compétences des individus »

Pierre Deheunynck

Président du Conseil d’administration

Vous venez d’être nommé Président du Conseil d’administration de France compétences. Quelles motivations vous ont conduit à accepter cette fonction ? Comment voyez-vous votre rôle au sein de la gouvernance de France compétences ?

Au cours de mon parcours professionnel j’ai eu l’occasion de pratiquer ces questions de formation, de gestion et d’évolution des compétences. J’ai constaté combien il était nécessaire de permettre aux femmes et aux hommes de développer leurs compétences, pour évoluer et s’épanouir en entreprise, mais aussi de répondre aux besoins des organisations et des entreprises, et les rendre ainsi plus performantes et compétitives. C’est essentiel pour le développement économique des territoires.

C’est dans ce contexte et en tant que DRH, que j’ai vu l’utilité de la réforme de 2018. La compétitivité des entreprises, et donc du pays, est directement liée aux compétences.  Parallèlement et pour chacun, disposer de compétences est source d’épanouissement à la fois en termes d’accès à l’emploi mais aussi de perspectives d’évolution professionnelle. Lorsque l’opportunité de rejoindre la gouvernance de France compétences s’est présentée, j’ai pensé que cela me permettrait de contribuer et de restituer l’expérience acquise au cours de mes 35 années de vie professionnelle. Ma motivation à contribuer au développement de France compétences tient ainsi, au premier chef, à son utilité directe.

Beaucoup de compétences et d’expertises sont présentes au sein de France compétences, mon rôle n’est pas de venir compléter leur expertise. J’ai d’ailleurs un grand respect pour ces femmes et hommes que j’ai rencontré et le travail réalisé pour créer France compétences depuis près de 3 ans, le travail fait et les résultats obtenus sont remarquables. Mon rôle sera d’être facilitateur, pour aider et faire converger les positions des parties prenantes, puis les décisions prises, à travers les débats que nous avons au sein du Conseil d’administration.   La phase de création de France compétences est faite, nous entrons dans une seconde étape d’optimisation et de développement. Nous avons besoin de poursuivre notre mission pour répondre aux attentes des jeunes, des salariés et demandeurs d’emploi mais aussi des entreprises. A cet égard la responsabilité du Conseil est essentielle pour développer la formation, les compétences et in fine l’accès à l’emploi ou l’évolution professionnelle.

Quelle vision avez-vous pour la gouvernance de cette institution ?

J’aimerais rattacher ma réponse à l’actualité et à l’utilité de la mission de France compétences. Nous avons craint en France les conséquences brutales de la crise Covid en matière d’emploi, or il s’avère que la situation est très différente de ce que nous avons pu craindre. Les principales difficultés pour les entreprises, dans beaucoup de secteurs, sont liées à l’accès aux compétences sur le marché du travail. Or c’est précisément le rôle de France compétences que d’accompagner l’accès aux compétences de tous, jeunes ou adultes.

France compétences a ainsi accompagné le développement de l’apprentissage de manière exceptionnelle. Plus de 500 000  apprentis sont engagés dans un parcours qualifiant en 2020. Dans le contexte particulier de crise sanitaire que nous avons connu, nous avons ainsi permis grâce à la mobilisation des entreprises, des centres de formation et de tous les acteurs, de donner un avenir professionnel, basé sur des compétences solides pour tous ces jeunes.

Le financement du compte personnel de formation (CPF) donne l’opportunité aux salariés de prendre l’initiative de leur propre formation et de leur développement professionnel, ce qui est très positif. De même, le conseil en évolution professionnelle (CEP) mis en place et financé par France compétences pour les actifs occupés a permis d’accompagner et d’orienter le développement des salariés. Le CEP donne aujourd’hui à chacun la possibilité de s’interroger sur son évolution et, en cohérence avec le CPF, à prendre son orientation professionnelle en main. L’action de France compétences contribue donc à la mise en cohérence du projet professionnel et de l’action de formation, ce qui conduit à une meilleure adéquation de l’activité professionnelle et de la motivation individuelle.

France compétences a permis la simplification du secteur de la formation professionnelle, trop complexe pour les parties prenantes et notamment de son financement. A titre d’exemple, dès 2022, il n’y aura qu’un seul collecteur de la contribution au titre de la formation et de l’apprentissage (l’URSSAF ou la MSA pour le secteur agricole) et un seul répartiteur – France compétences. 

Toutes ces missions ont été menées à bien, grâce à l’implication des équipes et au rôle de la gouvernance. Cette instance de gouvernance quadripartite réunit des administrateurs représentant les ministères, les partenaires sociaux, les Régions et la société civile. Cela permet de travailler avec beaucoup d’intensité et de compréhension des enjeux pour des sujets aussi fondamentaux. La gouvernance représente véritablement l’ensemble des parties prenantes, elle est donc à même d’appréhender l’ensemble des enjeux stratégiques et opérationnels. Je n’ai aucun doute sur le fait que l’importance des enjeux de formation et de compétences motive chacun des membres de la gouvernance, mais aussi l’équipe de direction et l’ensemble des collaborateurs de l’établissement à rechercher les meilleures solutions au bénéfice des jeunes ou des adultes à qui bénéficient nos actions d’orientation ou de formation.

Nous avons enfin en tant que Conseil d’administration à poursuivre les efforts de pédagogie et de communication pour expliquer ce que sont nos missions mais aussi les motivations et l’utilité de nos décisions. Un exemple explicite relève des missions de certification de France compétences.  La rigueur et la qualité des travaux de la Commission de la certification et de la Direction associée permet de garantir aux jeunes en formation et aux stagiaires de la formation professionnelle le meilleur niveau de qualité des programmes et l’adéquation des formations avec les métiers en développement et les besoins des entreprises.

 

Quels sont les principaux chantiers de cette gouvernance à court et moyen terme ?

Alors que nous sommes dans une phase de reprise d’activité dans l’ensemble des secteurs d’emplois, nous poursuivons les efforts engagés pour le développement de la formation alors que la question budgétaire se pose. C’est une nécessité pour les salariés comme pour les entreprises. Le premier chantier concerne le budget 2022 car nous avons besoin de donner de la visibilité aux opérateurs de compétences (Opco), aux branches et à la Caisse des dépôts concernant le financement du CPF. Une étape importante sera donc le vote du budget. Il sera un marqueur positif des efforts et investissements réalisés au niveau national à l’égard du financement de la formation professionnelle et de l’apprentissage, afin de poursuivre le développement des compétences de l’ensemble des actifs et des jeunes du pays.

Un second chantier concerne l’analyse des données comptables des CFA, qui permettra de mieux déterminer les niveaux de prise en charge de l’apprentissage, dans l’objectif de proposer des offres de formation au meilleur coût. France compétences doit contribuer à ce que les acteurs de la formation continuent à progresser et à gagner en performance tant sur le contenu de l’offre de formation que sur le plan économique.  Ces efforts permettront notamment de continuer à former le plus grand nombre aux métiers en développement.

Le troisième chantier est le renouvellement du Répertoire spécifique (RS) pour la fin de l’année. Le travail mené qu’il s’agisse de la méthode ou du contenu de la Commission est remarquable.  Il a permis de diviser par deux le temps du processus d’enregistrement (5 mois et demi) et instruire environ 3 000 demandes de certification par an. Cela garantit la qualité des programmes de formation. C’est aussi la garantie d’une juste et efficace acquisition des compétences

France compétences est à l’écoute de son écosystème et travaille avec le Conseil d’administration mobilisé pour ses missions à créer les conditions d’une adaptation continue des moyens de formation pour développer les compétences. Je suis confiant dans notre capacité à poursuivre nos efforts et nos actions collectivement, pour aider chacun à se former tout au long de sa vie professionnelle et disposer des compétences utiles au développement des entreprises.

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