Sommaire

France compétences a publié en janvier 2023 son premier Rapport sur l’usage des fonds de la formation professionnelle. Celui-ci a pour objectif de donner une image claire des coûts et des résultats obtenus par les grands dispositifs de formation professionnelle, parmi lesquels l’apprentissage. Le rapport opère pour cela la synthèse de différentes études afin de livrer aux décideurs publics des éléments d’évaluation, sur la base d’une étude approfondie de son financement et de son coût de revient. Voici 3 des principaux enseignements des différentes fiches que le rapport consacre à l’apprentissage.

 

L’APPRENTISSAGE, UNE FORMATION ENTRE THÉORIE ET PRATIQUE

 

La formation en apprentissage repose sur le principe de l’alternance qui combine, pour une durée d’1 à 3 ans, formation en centre et formation sur le terrain professionnel. Cette mise en situation au sein d’une entreprise s’effectue sous la responsabilité d’un maître d’apprentissage.

 

L’objectif de cette modalité de formation est de favoriser l’insertion dans l’emploi des jeunes en répondant aux besoins du marché du travail, tout en apportant des avantages de court et moyen termes à la fois aux employeurs et aux apprentis. Cela permet à l’apprenti d’accéder à un diplôme ou à un titre à visée professionnelle de tout niveau inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

 

+128 % D’ENTRÉES EN APPRENTISSAGE EN 2021

 

Premier enseignement factuel : le nombre d’apprentis en France a considérablement augmenté en 2020 et 2021, avec pour cette dernière année +128 % d’entrées en apprentissage par rapport à 2018. Ainsi, fin 2021, 7,2 % des jeunes de 16-29 ans étaient en apprentissage. Ce recours plus fréquent à l’apprentissage et l’incertitude économique post-Covid ont entraîné un effort majeur de politique économique et d’investissement destiné à maintenir la dynamique de l’apprentissage.

 

Parmi ces investissements, l’élargissement aux formations du supérieur des aides à l’embauche dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution ». Le développement de l’apprentissage s’est en effet accompagné d’une diversification du profil socioculturel des apprentis, avec un niveau de la formation préparée ainsi qu’un âge à l’entrée qui continuent d’augmenter. Parallèlement, les femmes représentent désormais 44 % des contrats d’apprentissage privés commencés en 2021, contre 34 % en 2018.

 

Pour aller plus loin, téléchargez la fiche « L’apprentissage »

 

21,6 MILLIARDS D’EUROS CONSACRÉS AU FINANCEMENT DE L’APPRENTISSAGE

 

L’augmentation massive du nombre d’apprentis a également eu pour conséquence une forte hausse du financement de ce dispositif, qui a progressé de 108 % en 2021 par rapport à 2018. Cela représente au total 21,6 milliards d’euros consacrés par la France au financement de l’apprentissage, soit 0,8 % du PIB du pays. En 2018, ce montant s’élevait à 10,6 milliards d’euros : il a donc augmenté de 11 milliards d’euros.

 

Ce coût total de l’apprentissage est constitué de 3 principaux postes, qui correspondent aux différents bénéficiaires : les CFA (financés à hauteur de 6,6 milliards d’euros), les employeurs (5,2 milliards d’euros d’exonération de cotisations sociales et d’aides de l’État), et les apprentis et leur famille (9,6 milliards d’euros d’aides et de ressources, rémunération des apprentis comprise).

 

Si les employeurs d’apprentis sont parmi les bénéficiaires du système, ils en sont également contributeurs lorsqu’ils versent leur rémunération aux apprentis (9 milliards d’euros) et lorsqu’ils participent à la prise en charge des coûts de formation (111 millions d’euros). Les 12,6 milliards d’euros restants sont eux versés par des contributeurs publics : l’État, à hauteur de 5,7 milliards d’euros en 2021, ainsi que France compétences et les Conseils régionaux.

 

Pour aller plus loin, téléchargez la fiche « Le financement de l’apprentissage »

 

COÛT DE REVIENT MOYEN, POUR UN CFA : 7 800 EUROS PAR APPRENTI

 

Si l’on s’intéresse aux Centres de formation d’apprentis (CFA), la remontée de leurs comptes à France compétences en 2021 permet notamment d’établir le coût de revient par apprenti pour les établissements. Celui-ci s’élève en moyenne à 7 800 euros, avec une structure des coûts relativement stable entre 2020 et 2021, 90 % desquels correspondent aux charges de fonctionnement (pédagogie, accompagnement, structure et communication, charges exceptionnelles et provisions en lien avec les formations).

 

Ce coût de revient a continuellement augmenté sur la période 2007-2021, en suivant à peu près le même rythme que les salaires. Il augmente, par ailleurs, avec le niveau de certification, puisqu’il est de près de 6 500 euros pour un apprenti de niveau 3 et de plus de 8 600 euros pour un apprenti de niveau 7. Enfin, on note que l’apprentissage est une activité rentable pour les CFA, avec en 2021 un total de charges d’environ 5,7 milliards d’euros pour un total de produits de presque 6,4 milliards d’euros, soit un taux de marge de 11 %, en hausse de 2,7 points par rapport à 2020.

 

Pour aller plus loin, téléchargez la fiche « Le coût de revient de l’apprentissage »

 

Téléchargez le rapport complet